En préambule, nous aimerions préciser que les points de vue énoncés ci-dessous ne sont pas des généralités indiscutables sur le Jiu-Jitsu. Plusieurs approches de cet art sont heureusement possibles. L’appellation Gokudo trouve son origine dans la vision particulière et subjective de cet art par les membres fondateurs de cette équipe.

Bien qu’aujourd’hui le Jiu-Jitsu soit principalement actif au brésil, son origine est asiatique et le Japon est le pays où le Jiu-Jitsu a vu ses bases se construire. En hommage à ce pays et à ce qu’il nous a indirectement donné, nous avons choisi une appellation japonaise.

GOKU-DO signifie « Voie de l’extrême ».

Pour nous, le Jiu-Jitsu a toujours représenté l’antithèse de la facilité. S’il est une caractéristique de cet art martial qui fasse l’unanimité, c’est bien la remise en question permanente. Chaque combat mené par le Jiu-Jitsuka est une épreuve. Le pratiquant désirant progresser aura à cœur de se mettre en difficulté, de se focaliser sur ses défauts, sur ses manquements. De la même manière un compétiteur effectuera beaucoup de sacrifices, et ne se satisfera que très ponctuellement de ses victoires. Le Jiu-Jitsu est une pratique demandant un investissement professionnel pour un retour d’amateur.
La « voie de l’extrême » représente cette recherche permanente de nouvelles barrières pour mieux les franchir, une quête insensée d’un accomplissement que l’on sait inatteignable.
Cette vision pourrait s’appliquer à d’autres sports. Tout le monde tend vers la perfection sans jamais l’atteindre. Mais il n’est pas d’autres sports où l’implication psychologique soit si importante. Lors d’un combat, il s’agit de « soumettre » un adversaire, le contraindre à abandonner, et le cas échéant l’exposer à un évanouissement ou même à des fractures.
Cette notion de soumission est au cœur de cet art et c’est ce qui fait la spécificité du Jiu-Jitsu.
On ne perd pas un combat de Jiu-Jitsu comme on perd un match de tennis.
C’est cette implication de l’ego qui fait que le Jiu-Jitsu est plus qu’un sport, qui permet de former des hommes, de les épanouir.

Plus anecdotiquement le GOKUDO se retrouve également dans la société japonaise en Kanji sur les murs des yakuzas (mafia japonaise). Il n’est pas question ici de s’identifier aux valeurs « hors la loi » de l’organisation mais plutôt à la notion de famille, de communauté soudée dans une vision parallèle de la société. Le pratiquant de Jiu-jitsu ne combat pas pour les titres et n’enseigne pas pour la reconnaissance. Il ne fait qu’essayer d’assoiffer son envie d’épanouissement martial. Les « sacrifices » inhérents à la pratique continue de cet art comme le fait de ne pas voir sa famille autant que possible, s’entraîner les dimanches, se restreindre au niveau de l’alimentation, de l’hygiène de vie, l’impact financier etc.. donnent au pratiquant la sensation d’une vie marginale, d’un mode de vie parallèle…